Seuils et continuité écologique



Seuils et continuité écologique

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Le fonctionnement naturel de nos rivières est souvent malmené. En tout cas cette évolution est de plus en plus remise en question.
En cause les seuils, les barrages et autres ouvrages transversaux qui barrent le lit des cours d’eau.
Même s’ils présentent des aspects positifs (ressource en eau, utilisation de l’énergie hydraulique, irrigation, stabilisation du lit….) ils ont aussi l’inconvénient d’impacter les habitats aquatiques naturels et la faune aquatique.
La présence des seuils modifie les faciès d’écoulement, le lit des cours d’eau devient plus uniforme et manque d’habitats.
Les seuils bloquent également les sédiments et favorisent l’accumulation de matière organique et de polluants. Cela contribue à dégrader la qualité de l’eau.
Mais surtout ces obstacles ne peuvent être franchis par les poissons migrateurs.
Ceux-ci n’ont plus la liberté de se déplacer dans le réseau hydrographique et de rejoindre d’autres congénères sur les zones favorables à leur reproduction naturelle.
Différents habitats sont nécessaires à la reproduction des géniteurs, à la croissance des adultes et au développement des alevins.
Cette activité migratoire, à la recherche des habitats nécessaires à l’accomplissement de leur cycle biologique complet, est plus ou moins importante selon les espèces.
Lorsque les poissons ne disposent plus des habitats nécessaires ou de la possibilité de se déplacer entre plusieurs types d’habitats, leurs effectifs vont diminuer voire se raréfier et disparaître.
Bien évidemment dans le département des Pyrénées Orientales on se préoccupe des truites et des brochets qui effectuent la totalité de leur cycle biologique en rivière , mais aussi des migrateurs qui ont leur aire de reproduction en milieu marin et leur aire de grossissement en eau douce ou réciproquement comme les anguilles, les mulets et plus rarement les aloses.
Avec la Directive Cadre sur l’Eau européenne et le Grenelle de l’Environnement cette problématique a été reprise sous le vocable de continuité écologique.
Elle est un enjeu majeur pour les cours d’eau. Elle doit garantir la possibilité de libre circulation des animaux aquatiques et des sédiments.
C’est ainsi que le plan national de restauration de la continuité écologique fixe des actions de restauration sur des ouvrages qui lui font obstacle.
Des propositions d’actions d’aménagements destinés à la restauration des milieux, notamment en terme de continuité piscicole ont été esquissés sur quasiment l’ensemble des cours d’eau du département.
En particulier la Fédération des Pyrénées Orientales pour la Pêche et la Protection du Milieu aquatique, sollicitée par certains propriétaires d’ouvrages a assuré un relais technique en matière d’assistance à maîtrise d’ouvrage. Certains ouvrages sont achevés (avec la SNCF, le seuil du Cabrils à Olette, avec le Conseil Général, les seuils de Canet et du passage à gué de Néfiach) et d’autres sont à l’étude (le seuil du Canal de Céret à Amélie les Bains, le seuil du passage à gué de Rivesaltes, le seuil sur la Têt à Millas et le seuil du pont Joffre à Perpignan).
Dans tous les cas la solution retenue avec la  création d’un dispositif de franchissement, devra être étudiée au cas par cas et prendre en compte, les espèces, les débits, les variations de niveau d’eau, les hauteurs de chute, le transport de sédiments, la configuration du site et sa topographie ainsi que la problématique de l’entretien. Ces aménagements seront mis en œuvre dans le respect de leurs usages actuels. Pour les ouvrages réputés sans usage, l'effacement, le démantèlement reste la meilleure solution.
Bonne lecture à toutes et tous.