La Gestion Piscicole



La Gestion Piscicole

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Depuis longtemps, les pêcheurs constatent que les populations de truites ont tendance à diminuer.

Pour tenter d’y remédier de nombreuses actions ont été préconisées et mise en œuvre, avec des résultats disparates et sans une véritable efficacité.

Mettre des poissons, dans un milieu dégradé, ne sert à rien, ils ne trouveront pas les caches et la nourriture nécessaires. Déverser des alevins sans trop de précautions, sans prendre le temps de porter l’eau des sacs à la température de l’eau de la rivière ou du lac voue l’opération à l’échec.

Autant de raisons qui ont poussé la Fédération des Pyrénées Orientales pour le Pêche et la Protection du Milieu Aquatique à privilégier, partout où c’est possible, la reproduction naturelle.

Cela s’est concrétisé par l’élaboration d’un plan de gestion, en décembre 2006 et dont la révision se précise.

Cette mesure préconise régulièrement l’amélioration de l’habitat  (abris et caches) et la restauration des frayères. Bien évidemment, là où le milieu est en bon état il n’y a pas lieu d’intervenir.

Cette démarche nécessite l’application de mesures fortes.

D’abord l’inventaire du milieu, car avant d’agir il convient de faire un état des lieux (qualité des habitats, quantité  et qualité de l’eau) et de recenser les situations en présence.

Encore faut’ il que les milieux correspondent aux exigences de vie de la truite et assure une capacité d’accueil suffisante en termes de caches, de nourriture et de libre circulation.

A défaut il semble utile d’entreprendre des actions de réhabilitation du milieu par des opérations destinées à améliorer la capacité d’accueil du milieu

Dans le but de maintenir la biodiversité il est nécessaire de protéger les souches locales. Seules les truites sauvages ont la capacité à vivre durablement dans les cours d’eau. Un exemple est révélateur à ce sujet. Après les fortes crues de 2003, la Rotja et le Mantet, entièrement dévastées, ont été recolonisés par les truites, à partir des petits ruisseaux des têtes de bassin.

Chaque année des pêches électriques permettent de contrôler l’évolution du stock de truites.

La politique de repeuplement prévilégie les opérations à partir des truites de la souche locale Fario Carança.

Avant d’entreprendre le repeuplement il convient de s’assurer de la disponibilité suffisante, de caches, d’abris et de nourriture mais aussi éviter de repeupler en présence de truites.

Préalablement beaucoup de soins sont nécessaires à la mise en œuvre des alevins et des  truitelles, en particulier éviter « le choc thermique ». Les chances de survie, des alevins au stade de la résorption de la vésicule semblent supérieures. Pour tenter de renforcer cette réussite, un déversement complémentaire, plus modeste et ciblé, est effectué avec des truitelles d’automne.

Reste que l’élevage des géniteurs de truites sauvages, en pisciculture demeure complexe et coûteux.

Tous ces efforts, sont accompagnés de mesures règlementaires destinées à maîtriser les prélèvements par les pêcheurs.

Deux dispositions sont essentielles : la taille légale de capture et le nombre de prises.

La taille légale de capture, liée à la biologie des truites, doit leur permettre de se reproduire au moins une fois avant leur capture. Selon leur lieu de vie, la taille de capture ne semble pas adaptée à une harmonisation départementale unique.

Le quota de prises de truites, porté à huit dans le département, est plus contraignant que la mesure nationale. Sur certains lacs la période de pêche ramenée à quatre mois et souvent limitée à trois jours par semaine renforce cette mesure.

En tout cas elle vient rappeler que la pêche n’est plus une cueillette. A cette saison, la période de fermeture vient compléter ce dispositif, permettant d’éviter les prélèvements en période de reproduction des truites.

Elle permet aussi l’observation des frayères et leur niveau de fréquentation.

 

Bonne lecture à toutes et à tous.