La collectivité des pêcheurs de plus en plus inquiète



La collectivité des pêcheurs de plus en plus inquiète

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Qui n’a jamais vu cet oiseau noir, les ailes à demi déployées, séchant au soleil sur des arbres ? Qui n’a jamais entendu parler des ravages qu’il cause sur les rivières et plans d'eau qui ont le malheur de lui plaire ?

Cet animal, ne faisait autrefois que passer. Migrateur, les dégâts qu’il occasionnait étaient limités dans le temps. Il fait maintenant partie de notre paysage et ne se contente plus de passer ; il s'arrête et reste sur des périodes de plus en plus longues.

Le grand cormoran (Phalacrocorax carbo sinensis) risquait l’extinction il y a une quarantaine d'année. Aujourd’hui de par son statut d’oiseau protégé au niveau européen, il prolifère. Depuis quelques années, tout en conservant son statut, des autorisations de régulation ont été instaurées. Ainsi sur le département 10 % des individus sont autorisés par la Préfecture pour être abattus selon un protocole strict encadré par les lieutenants de Louveterie. Un calendrier détaillé des opérations est retranscrit dans un arrêté préfectoral ainsi que les noms des personnes habilitées à réaliser ces tirs.

Parmi la liste des espèces de poissons protégées sur l'ensemble du territoire national, trois font partie du régime alimentaire du grand cormoran et sont présentes dans les eaux libres des Pyrénées-Orientales. Il s'agit de la Truite fario, de la Vandoise et du Brochet...

Pour palier la prédation, la Fédération de pêche a inscrit à son Plan d'Actions Nécessaires de 2017 deux volets supplémentaires aux tirs de régulation.

- Le premier concerne la création de récifs artificiels qui permettront aux poissons de s'abriter de la prédation des espèces piscivores sur les plans d'eau de la plaine du Roussillon.

- Le second consiste à limiter les déversements de truites arc-en-ciel en période de forte présence de l'espèce.

Sur le département, 1 600 volatiles auraient été recensés en 2015. La consommation moyenne est de 400 grammes de poissons par jour pour un cormoran ; sur un mois cela représente 19 tonnes de poissons consommés. Si l'on rapporte ce chiffre à 3 mois de présence, cela commence à faire beaucoup de poissons envolés pour la collectivité des pêcheurs...